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Publié par Le Mantois et Partout ailleurs

Trois femmes kurdes ont été assassinées dans l'Institut kurde de Paris, dans le Xe arrondissement. Les corps ont été découverts la nuit dernière.

Selon le directeur du centre, Leon Edart, responsable de la fédération des associations kurdes, les trois femmes étaient seules dans les locaux mercredi à la mi-journée.

L'une des trois victimes est Fidan Dogan, 32 ans, permanente du centre d'information et aussi représentante en France du Congrès national du Kurdistan. Les deux autres victimes sont Sakine Cansiz, "l'une des fondatrice du PKK"  organisation interdite en Turquie, et Leyla Soylemez, "jeune activiste kurde".
Deux des femmes auraient été tuées d'une balle dans la nuque, la troisième présentant des blessures dans le ventre et au front.


Les Kurdes sont plus de 150.000 personnes en France, avec une forte concentration en Île-de-France, en Alsace, en Lorraine et dans les Bouches-du-Rhône. Près de 90% d'entre eux sont des Kurdes de Turquie. On compte environ 6.500 Kurdes iraniens et 4.800 Kurdes irakiens. Le reste est formé de Kurdes de Syrie, du Liban et des ex-républiques soviétiques du Caucase.

 

 

 

 


 

 

Le Kurdistan, littéralement le "Pays des Kurdes", n'existe pas. Pourtant, c'est une région principalement habité par ce peuple. Actuellement, seuls deux pays le reconnaissent: la province du Kordestan en Iran et la région du Kurdistan en Irak.

 

 En 1920, après la Première Guerre mondiale, le traité de Sèvres prévoit la création d’un État kurde sur les restes de l'Empire Ottoman qui faisait partie des vaincus. Mais par le Traité de Lausanne de 1923, le Moyen-Orient est partagé entre la France et la Grande-Bretagne : l'Irak est sous mandat colonial des Britanniques, La France s'arroge la Syrie et le Liban. C'en est fini du kurdistan. Pourtant, de nombreuses révoltes kurdes s'opposent à ces puissances coloniales. 

Dans l'Irak britannique, différentes villes et villages sont rasées par l'armée de Grande-Bretagne; en 1925, l'arme chimique, l'ypérite, est utilisée sur la ville kurde de Souleimanive: les 2/3 de sa population sont atteints.

La Turquie kémaliste, en 1923, veut rénover le nationalisme dans ce pays. De ce fait, il nie l'existence de sa très forte minorité kurde et emploie les forces armées pour réduire à néant son identité. Aujourd'hui encore, la Turquie réprime sans compter toutes les revendications kurdes. 10 ooo kurdes y sont emprisonnés.

En Irak, en 1987, Sassam Hussein lance un raid à l’arme chimique sur la vallée du Balisan: 182 000 personnes périssent. La cour internationale de la Haye qualifie ces atrocités de génocide; en 1991, lors de la Première Guerre du Golfe,  les Kurdes sont à nouveau réprimés. 

Les Kurdes de Syrie ont formé un Conseil national le 11 juillet 2012, sous le parrainage de Massoud Barzani, président de la région autonome kurde d'Irak. Et les Kurdes de Turquie y apportent aussi tout leur soutien.


Pour l'heure, sans présager des suites de l'enquête policière, la Turquie, membre de l'OTAN et alliée privilégiée des USA dans cette partie du monde, se permet des raids armés en Irak. Elle masse aussi des forces à la frontière avec la Syrie en prévenant qu'elle pourrait exercer son droit de poursuite en territoire kurde syrien.

 

Et pour le débat, l'article de Canaille le Rouge (lien ici link):

 

http://istanbul.blog.lemonde.fr/files/2013/01/184455_4233173828626_1233665695_n.jpg

 

 

 

Trois femmes, militantes de la cause Kurde, dont une dirigeante du PKK ont été assassinées dans des conditions qui rappellent l'assassinat de Dulcie September.


Le Crime politique ne fait guère de doute.

 

Première réaction partagée par Canaille le Rouge : 

 

Communiqué du Collectif communiste Polex

 

Trois militantes kurdes ont été la nuit dernière assassinées au Centre d’information du Kurdistan proche de la gare du Nord à Paris.

C’est un acte inacceptable, qu’il faut rattacher à la répression sauvage menée depuis des mois contre les militants progressistes kurdes par les autorités de Turquie (membre de l’OTAN).

Le Collectif Polex appelle tous ces adhérents et sympathisants à participer au mouvement de protestation contre ce crime.

 Paris, le 10 janvier 2013

 


Déjà des agitateurs de fumées tentent d'installer des brouillards en se répandant sur les ondes avec l'idée d'un règlement de compte interne. Ce serait trop vite oublier le rôle, l'implantation depuis de longues années de l'extrême droite turque en France, dont ses tristement célèbres Loups Gris.

 

Comment ne pas s'insurger contre les médias (dont France 2 ce midi) qui présentent les victimes comme des "activistes"(sic) liées ou appartenant à "des mouvements terroristes internationaux par l'union européenne"(resic).


Quand on connaît les liens entre les lobbyistes officiels de cette UE et l'extrême droite fasciste (dont ceux venant de Turquie) pour quadriller l'immigration anatolienne et kurde, le rôle multi décennal de cette extrême droite comme milice patronale au service de ces lobbyistes en Allemagne, dans l'est de la France (dont son industrie automobile) et dans l'Europe centrale, ceux qui branchent leur micro et caméra sur ces générateurs bruns de la réaction, parce qu'ils savent,  se disqualifient une fois de plus.


L'enquête en cours devra ne négliger aucune piste d'autant que les méthodes d'exécution sont d'une troublante similitude avec les pratiques historique des mouvements fascistes. 

   

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