Allez, le dernier pour la route

   Autrefois, on l'appelait le coup de l'étrier. Or, ce n'est pas de ce coup de gorgon qu'on s'envoyait dans le gosier que je vais vous parler, mais d'une arnaque en bonne et due forme.

   A partir du 1er juillet 2012, il faudra que toutes les bagnoles aient leur éthylotest. Le gouvernement l'a décrété et l'avoir à bord, c'est lutter contre l'alcoolisme au volant. Voilà en clair le message officiel.

   Cela fait suite à une intervention d'une association, créée en juillet 2011, "I-Test" qu'elle se dénomme et dit militer en faveur d'éthylotests obligatoires dans toutes les voitures. Elle a interpellé Claude Guéant, le chef de notre police. et ce dernier, subjugué par la demande, a pondu un décret vite fait-bien fait en quelques mois, le 6 mars 2012, avec 17 euros d'amende à la clé pour les contrevenants. Il faut bien régler aussi la dette publique.

   Mais qui est cette association, s'est demandée toutefois la Ligue de défense des conducteurs? Peut-être un collectif de famille qui aurait perdu un proche à cause d'un ivrogne au volant, non?

   La Ldc a alors enquêté et surprise, le boss de" I-Test" est ni plus ni moins chargé de missions chez  Contralco, le plus grand fabriquant d'éthylotests chimiques. Et pas question d'acheter sur le marché un éthylotest qui ne serait pas NF, il n'y a que Contralco qui possède la norme NF.

   Bon, je résume "I-Test" interpelle le gouvernement qui décrète l'achat obligatoire de 2 éthylotests dans chaque voiture, avec la norme NF, que seule la société Contralco détient et dont l'un des dirigeants n'est autre que le président de "I-Test".

   Vous avez pigé: 38 millions de bagnoles multiplié par 2 fois 1 euro (le prix de vente), cela fait cash 76 millions d'euros dans un tiroir caisse au 1er juillet 2012. Oui business is business.

   Pourquoi 2 éthylotests? Si vous vous servez de celui qui est prévu par la loi, vous n'en possédez plus dans votre bagnole. Et en cas de contrôle par les forces de l'ordre sur la route, vous êtes hors-la-loi... 

   Allez, vous en reprendrez bien pour cinq ans, non?